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guillaume faye - Page 9

  • A propos de Nietzsche...

    Nous reproduisons ci-dessous le point de vue de Guillaume Faye, qui répond aux questions d'Olivier Meyer, sur Nietzsche, cueilli sur  Nietzsche Académie. Figure de la Nouvelle Droite dans les années 70-80, mouvance dont il s'est, par la suite éloigné, Guillaume Faye a récemment publié un essai intitulé Sexe et dévoiement (Editions du Lore, 2011).

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    Nietzsche vu par Guillaume Faye

    - Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

    - La lecture de Nietzsche a constitué la base de lancement de toutes les valeurs et idées que j’ai développées par la suite. Quand j’étais élève des Jésuites, à Paris, en classe de philosophie (1967), il se produisit quelque chose d’incroyable. Dans ce haut lieu du catholicisme, le prof de philo avait décidé de ne faire, durant toute l’année, son cours, que sur Nietzsche ! Exeunt Descartes, Kant, Hegel, Marx et les autres. Les bons pères n’osèrent rien dire, en dépit de ce bouleversement du programme. Ça m’a marqué, croyez-moi. Nietzsche, ou l’herméneutique du soupçon... C’est ainsi que, très jeune, j’ai pris mes distances avec la vision chrétienne, ou plutôt christianomorphe du monde. Et bien entendu, par la même occasion, avec l’égalitarisme et l’humanisme. Toutes les analyses que j’ai développées par la suite ont été inspirées par les intuitions de Nietzsche. Mais c’était aussi dans ma nature. Plus tard, beaucoup plus tard, récemment même, j’ai compris, qu’il fallait compléter les principes de Nietzsche par ceux d’Aristote, ce bon vieux Grec au regard apollinien, élève d’un Platon qu’il respecta mais renia. Il existe pour moi un phylum philosophique évident entre Aristote et Nietzsche : le refus de la métaphysique et de l’idéalisme ainsi que, point capital, la contestation de l’idée de divinité. Le « Dieu est mort » de Nietzsche n’est que le contrepoint de la position aristotélicienne du dieu immobile et inconscient, qui s’apparente à un principe mathématique régissant l’univers. Aristote et Nietzsche, à de très longs siècles de distance, ont été les seuls à affirmer l’absence d’un divin conscient de lui-même sans rejeter pour autant le sacré, mais ce dernier s’apparentant alors à une exaltation purement humaine reposant sur le politique ou l’art. Néanmoins, les théologiens chrétiens n’ont jamais été gênés par Aristote mais beaucoup plus par Nietzsche. Pourquoi ? Parce qu’Aristote était pré-chrétien et ne pouvait connaître la Révélation. Tandis que Nietzsche, en s’attaquant au christianisme, savait parfaitement ce qu’il faisait. Néanmoins, l’argument du christianisme contre cet athéisme de fait est imparable et mériterait un bon débat philosophique : la foi relève d’un autre domaine que les réflexions des philosophes et demeure un mystère. Je me souviens, quand j’étais chez les Jésuites, de débats passionnants entre mon prof de philo athée, nietzschéen, et les bons Père (ses employeurs) narquois et tolérants, sûrs d’eux-mêmes.     

    - Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

    - Le premier que j’ai lu fut Le Gai Savoir. Ce fut un choc. Et puis, tous après, évidemment, notamment Par-delà le bien et le mal où Nietzsche bouleverse les règles morales manichéennes issues du socratisme et du christianisme. L’Antéchrist, quant à lui, il faut le savoir, a inspiré tout le discours anti-chrétien du néo-paganisme de droite, dont j’ai évidemment largement participé. Mais on doit noter que Nietzsche, d’éducation luthérienne, s’est révolté contre la morale chrétienne à l’état pur que représente le protestantisme allemand, mais il n’a jamais vraiment creusé la question de la religiosité et de la foi catholique et orthodoxe traditionnelles qui sont assez déconnectées de la morale chrétienne laïcisée. Curieusement le Ainsi parlait Zarathoustra ne m’a jamais enthousiasmé. Pour moi, c’est une œuvre assez confuse où Nietzsche se prend pour un prophète et un poète qu’il n’est pas. Un peu comme Voltaire qui se croyait malin en imitant les tragédies de Corneille. Voltaire, un auteur qui, par ailleurs, a pondu des idées tout à fait contraires à cette « philosophie des Lumières » que Nietzsche (trop seul) a pulvérisée.  

    - Etre nietzschéen, qu'est-ce que cela veut dire ? 

    - Nietzsche n’aurait pas aimé ce genre de question, lui qui ne voulait pas de disciples, encore que… (le personnage, très complexe, n’était pas exempt de vanité et de frustrations, tout comme vous et moi). Demandons plutôt : que signifie suivre les principes nietzschéens ? Cela signifie rompre avec les principes socratiques, stoïciens et chrétiens, puis modernes d’égalitarisme humain, d’anthropocentrisme, de compassion universelle, d’harmonie utopique universaliste. Cela signifie accepter le renversement possible de toutes les valeurs (Umwertung) en défaveur de l’éthique humaniste. Toute la philosophie de Nietzsche est fondée sur la logique du vivant : sélection des plus forts, reconnaissance de la puissance vitale (conservation de la lignée à tout prix) comme valeur suprême, abolition des normes dogmatiques, recherche de la grandeur historique, pensée de la politique comme esthétique, inégalitarisme radical, etc. C’est pourquoi tous les penseurs et philosophes auto-proclamés, grassement entretenus par le système, qui se proclament plus ou moins nietzschéens, sont des imposteurs. Ce qu’a bien compris l’écrivain Pierre Chassard, qui, en bon connaisseur, a dénoncé les « récupérateurs de Nietzsche ». En effet, c’est très à la mode de se dire« nietzschéen ». Très curieux de la part de publicistes dont l’idéologie, politiquement correcte et bien pensante, est parfaitement contraire à la philosophie de Friedrich Nietzsche. En réalité, les pseudo-nietzschéens ont commis une grave confusion philosophique : ils ont retenu que Nietzsche était un contestataire de l’ordre établi mais ils ont fait semblant de ne pas comprendre qu’il s’agissait de leur propre ordre : l’égalitarisme issu d’une interprétation laïcisée du christianisme. Christianomorphe de l’intérieur et de l’extérieur. Mais ils ont cru (ou fait semblant de croire) que Nietzsche était une sorte d’anarchiste, alors qu’il prônait un nouvel ordre implacable, Nietzsche n’était pas, comme ses récupérateurs, un rebelle en pantoufles, un révolté factice, mais un visionnaire révolutionnaire. 

    - Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

    - Les imbéciles et les penseurs d’occasion (surtout à droite) ont toujours prétendu que les notions de droite et de gauche n’avaient aucun sens. Quelle sinistre erreur. Même si les positions pratiques de la droite et de la gauche peuvent varier, les valeurs de droite et de gauche existent bel et bien. Le nietzschéisme est à droite évidemment. Nietzsche vomissait la mentalité socialiste, la morale du troupeau. Mais ce qui ne veut pas dire que les gens d’extrême-droite soient nietzschéens, loin s’en faut. Par exemple, ils sont globalement anti-juifs, une position que Nietzsche a fustigée et jugée stupide dans nombre de ses textes et dans sa correspondance, où il se démarquait d’admirateurs antisémites qui ne l’avaient absolument pas compris. Le nietzschéisme est de droite, évidemment, et la gauche, toujours en position de prostitution intellectuelle, a tenté de neutraliser Nietzsche parce qu’elle ne pouvait pas le censurer. Pour faire bref, je dirais qu’une interprétation honnête de Nietzsche se situe du côté de la droite révolutionnaire en Europe, en prenant ce concept de droite faute de mieux (comme tout mot, il décrit imparfaitement la chose). Nietzsche, tout comme Aristote (et d’ailleurs aussi comme Platon, Kant, Hegel et bien entendu Marx – mais pas du tout Spinoza) intégrait profondément le politique dans sa pensée. Il était par exemple, par une fantastique prémonition, pour une union des nations européennes, tout comme Kant, mais dans une perspective très différente. Kant, pacifiste et universaliste, incorrigible moralisateur utopiste, voulait l’union européenne telle qu’elle existe aujourd’hui : un grand corps mou sans tête souveraine avec les droits de l’Homme pour principe supérieur. Nietzsche au contraire parlait de Grande Politique, de grand dessein pour une Europe unie. Pour l’instant, c’est la vision kantienne qui s’impose, pour notre malheur. D’autre part, le moins qu’on puisse dire, c’est que Nietzsche n’était pas un pangermaniste, un nationaliste allemand, mais plutôt un nationaliste – et patriote – européen. Ce qui était remarquable pour un homme qui vivait à une époque, la deuxième partie du XIXe siècle (« Ce stupide XIXe siècle » disait Léon Daudet) où s’exacerbaient comme un poison fatal les petits nationalismes minables intra-européens fratricides qui allaient déboucher sur cette abominable tragédie que fut 14-18 où de jeunes Européens, de 18 à 25 ans, se massacrèrent entre eux, sans savoir exactement pourquoi. Nietzsche, l’Européen, voulait tout, sauf un tel scénario. C’est pourquoi ceux qui instrumentalisèrent Nietzsche (dans les années 30) comme un idéologue du germanisme sont autant dans l’erreur que ceux qui, aujourd’hui, le présentent comme un gauchiste avant l’heure. Nietzsche était un patriote européen et il mettait le génie propre de l’âme allemande au service de cette puissance européenne dont il sentait déjà, en visionnaire, le déclin.    

    - Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ? 

    - Pas nécessairement ceux qui se réclament de Nietzsche. En réalité, il n’existe pas d’auteurs proprement “nietzschéens”. Simplement, Nietzsche et d’autres s’inscrivent dans un courant très mouvant et complexe que l’on pourrait qualifier de “rébellion contre les principes admis”.Sur ce point, j’en reste à la thèse du penseur italien Giorgio Locchi, qui fut un de mes maîtres : Nietzsche a inauguré le surhumanisme, c’est-à-dire le dépassement de l’humanisme. Je m’en tiendrai là, car je ne vais pas répéter ici ce que j’ai développé dans certains de mes livres, notamment dans Pourquoi nous combattons et dans Sexe et Dévoiement. On pourrait dire qu’il y a du ”nietzschéisme” chez un grand nombre d’auteurs ou de cinéastes, mais ce genre de propos est très superficiel. En revanche, je crois qu’il existe un lien très fort entre la philosophie de Nietzsche et celle d’Aristote, en dépit des siècles qui les séparent. Dire qu’Aristote était nietzschéen serait évidemment un gag uchronique. Mais dire que la philosophie de Nietzsche poursuit celle d’Aristote, le mauvais élève de Platon, c’est l’hypothèse que je risque. C’est la raison pour laquelle je suis à la fois aristotélicien et nietzschéen : parce que ces deux philosophes défendent l’idée fondamentale que la divinité supranaturelle doit être examinée dans sa substance. Nietzsche jette sur la divinité un regard critique de type aristotélicien. La plupart des auteurs qui se disent admirateurs de Nietzsche sont des imposteurs. Paradoxal : je fais un lien entre le darwinisme et le nietzschéisme. Ceux qui interprètent Nietzsche réellement sont accusés par les manipulateurs idéologiques de n’être pas de vrais « philosophes ». Ceux-là même qui veulent faire dire à Nietzsche, très gênant, l’inverse de ce qu’il a dit. Il faut dénoncer cette appropriation de la philosophie par une caste de mandarins, qui procèdent à une distorsion des textes des philosophes, voire à une censure. Aristote en a aussi été victime. On ne pourrait lire Nietzsche et d’autres philosophes qu’à travers une grille savante, inaccessible au commun. Mais non. Nietzsche est fort lisible, par tout homme cultivé et censé. Mais notre époque ne peut le lire qu’à travers la grille d’une censure par omission.

     

    - Pourriez-vous donner une définition du Surhomme ? 

    - Nietzsche a volontairement donné une définition floue du Surhomme. C’est un concept ouvert, mais néanmoins explicite. Évidemment, les intellectuels pseudo-nietzschéens se sont empressés d’affadir et de déminer ce concept, en faisant du Surhomme une sorte d’intellectuel nuageux et détaché, supérieur, méditatif, quasi-bouddhique, à l’image infatuée qu’ils veulent donner d’eux-mêmes. Bref l’inverse même de ce qu’entendait Nietzsche. Je suis partisan de ne pas interpréter les auteurs mais de les lire et, si possible, par respect, au premier degré. Nietzsche reliait évidemment le Surhomme à la notion de Volonté de Puissance (qui, elle aussi, a été manipulée et déformée). Le Surhomme est lemodèle de celui qui accomplit la Volonté de Puissance, c’est-à-dire qui s’élève au dessus de la morale du troupeau (et Nietzsche visait le socialisme, doctrine grégaire) pour, avec désintéressement, imposer un nouvel ordre, avec une double dimension guerrière et souveraine, dans une visée dominatrice, douée d’un projet de puissance. L’interprétation du Surhomme comme un ”sage” suprême, un non-violent éthéré, un pré-Gandhi en sorte, est une déconstruction de la pensée de Nietzsche, de manière à la neutraliser et à l’affadir. L’intelligentsia parisienne, dont l’esprit faux est la marque de fabrique, a ce génie pervers et sophistique, soit de déformer la pensée de grands auteurs incontournables mais gênants (y compris Aristote ou Voltaire) mais aussi de s’en réclamer indument en tronquant leur pensée. Il y a deux définitions possibles du Surhomme : le surhomme mental et moral (par évolution et éducation, dépassant ses ancêtres) et le surhomme biologique. C’est très difficile de trancher puisque Nietzsche lui-même n’a utilisé cette expression que comme sorte de mythème, de flash littéraire, sans jamais la conceptualiser vraiment. Une sorte d’expression prémonitoire, qui était inspirée de l’évolutionnisme darwinien. Mais, votre question est très intéressante. L’essentiel n’est pas d’avoir une réponse “ à propos de Nietzsche ”, mais de savoir quelle voie Nietzsche, voici plus de cent ans, voulait ouvrir. Nietzsche ne pensait pas, puisqu’il était anti-humaniste et a-chrétien, que l’homme était un être fixe, mais qu’il était soumis à l’évolution, voire à l’auto-évolution (c’est le sens de la métaphore du « pont entre la Bête et le Surhomme »). En ce qui me concerne, (mais là, je m’écarte de Nietzsche et mon opinion ne possède pas une valeur immense ) j’ai interprété le surhumanisme comme une remise en question, pour des raisons en partie biologiques, de la notion même d’espèce humaine. Bref. Cette notion de Surhomme est certainement, beaucoup plus que celle de volonté de puissance, un de ces pièges mystérieux que nous a tendu Nietzsche, une des questions qu’il a posée à l’humanité future Oui, qu’est-ce que le Surhomme ? Rien que ce mot nous fait rêver et délirer. Le Surhomme n’a pas de définition puisqu’il n’est pas encore défini. Le Surhomme, c’est l’homme lui-même. Nietzsche a peut-être eu l’intuition que l’espèce humaine, du moins certaines de ses composantes supérieures (pas nécessairement l’”humanité”), pourraient accélérer et orienter l’évolution biologique. Une chose est sûre, qui écrase les pensées monothéistes fixistes en anthropocentrée : l’Homme n’est pas une essence qui échappe à l’évolution. Et puis, au concept d’Ubermensch, n’oublions jamais d’adjoindre celui de Herrenvolk... prémonitoire. D’autre part, il ne faut pas oublier les réflexions de Nietzsche sur la question des races et des inégalités anthropologiques. La captation de l’œuvre de Nietzsche par les pseudo-savants et les pseudo-collèges de philosophie (comparable à celle de la captation de l’œuvre d’Aristote) s’explique par le fait très simple suivant : Nietzsche est un trop gros poisson pour être évacué, mais beaucoup trop subversif pour ne pas être déformé et censuré.   

    - Votre citation favorite de Nietzsche ?

    - « Il faut maintenant que cesse toute forme de plaisanterie ». Cela signifie, de manière prémonitoire, que les valeurs sur lesquelles sont fondées la civilisation occidentale, ne sont plus acceptables. Et que la survie repose sur un renversement ou rétablissement des valeurs vitales. Et que tout cela suppose la fin du festivisme (concept inventé par Phillipe Muray et développé par Robert Steuckers) et le retour aux choses sérieuses.  

    Guillaume Faye (Nietzsche Académie, 3 juin 2012)

     

     

     

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  • Voyageurs et explorateurs !...

    «La désinstallation est la capacité - fondée sur la curiosité, l'esprit d'aventure et de conquête - de sortir de son propre cadre de vie tout en restant fidèle à soi-même et à son héritage. L'esprit bourgeois est cosmopolite et en même temps installé; l'esprit aristocratique est enraciné et désinstallé. Les Bororos d'Afrique sont installés et enracinés. La désinstallation a été la marque faustienne des cultures historiques européennes. Conquêtes, découvertes scientifiques, assaut technique sur la nature, grandes aventures individuelles et collectives des "découvreurs et conquérants" procèdent de la désinstallation. Sans elle, l'enracinement devient enfermement et fin de l'histoire (l'esprit du pétainisme vichyssois - "le retour à la terre-qui-ne-ment-pas", "la France seule" - très influencé par une droite chrétienne et réactionnaire, est une bonne illustration d'une idéologie du renoncement et du masochisme culpabilisateur justifié par l'enracinement).» Guillaume Faye

     

    Les éditions Pygmalion viennent de publier sous la plume de François Angelier un Dictionnaire de Voyageurs et Explorateurs occidentaux. Ce dictionnaire, qui est un bel hommage à l'esprit de désinstallation des Européens, recouvre la période du XIIIe au XXe siècle.

     

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    "Pendant des siècles, se mettre en route ou s'embarquer releva du défi téméraire, voire de l'inconscience suicidaire. Pourtant, guidés par l'appât du gain, animés d'un grand désir de sciences ou ivres d'un vif appétit de merveilles, voués à la conversion des peuples ou poussés par l'évasion hors d'un monde misérable, des hommes et des femmes, parfois des familles entières, se mirent en route vers des horizons inconnus. S'échelonnant entre deux cataclysmes (les invasions mongoles au XIIIe siècle et le cataclysme atomique du XXe), ce Dictionnaire des voyageurs et des explorateurs occidentaux permet au lecteur de découvrir, outre les figures classiques du voyage et de l'exploration (de Marco Polo à Alexandra David-Néel, en passant par Colomb, Cook, Ross, Charcot, etc.), toute une cohorte bigarrée de missionnaires dominicains et de conquistadors espagnols, d'amiraux anglais et de coureurs des bois canadiens, de diplomates italiens et de globe-trotters allemands, d'alpinistes autrichiens et de corsaires hollandais. Un livre magistral sur la grande parade des conquérants de la planète."

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  • Sexe et dévoiement...

    Les éditions du Lore viennent de publier Sexe et dévoiement, un nouvel essai de Guillaume Faye.

    Figure de la Nouvelle Droite dans les années 70-80, auteur d'essais importants, servis par un style étincelant, comme Le système à tuer les peuples (Copernic, 1981) ou L'Occident comme déclin (Le Labyrinthe, 1984), Guillaume Faye est revenu au combat idéologique en 1998 avec L'archéofuturisme (L'Æncre, 1998), après dix années d'errance dans les milieux de la radio et du show-businness. Dans cet essai, premier d'une nouvelle série d'écrits de combat, il a su développer des idées stimulantes telles celles d'archéofuturisme, de constructivisme vitaliste et de convergence des catastrophes. Par la suite, l'auteur s'est enfermé, au nom d'un anti-islamisme rabique, dans une surenchère dans la provocation qui semble lui avoir fait perdre de vue l'ennemi principal et l'avoir amené à opérer des rapprochements surprenants. On lira donc avec intérêt, mais non sans circonspection, cet essai qu'il consacre au thème de la sexualité, thème qu'il avait déjà abordé de façon percutante, il y a plus de vingt-cinq ans, dans Sexe et idéologie (Le Labyrinthe, 1983).

     

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    "Dans son nouvel essai, comme toujours, Guillaume Faye brouille les pistes. Véritable électron libre de la Nouvelle Droite européenne, aussi inquiétant que controversé, il sévit à nouveau autour d’un sujet devenu sulfureux : le voici traitant de la sexualité, thème central à la croisée de tous les chemins. Est-il judicieux de préciser que ce livre fera polémique ?...

    Pornographie, famille, amour, homosexualité, métissage, mariages, natalité, féminisme, érotisme, morale chrétienne, islam, prostitution, manipulations génétiques, surhomme, intelligence artificielle : tous ces thèmes d’une brûlante actualité sont abordés ici par Faye de son point de vue archéofuturiste. Parfois excessives, totalement décomplexées car impeccablement documentées, les théories de l’auteur nous amènent à réfléchir armés notamment de munitions aristotéliciennes.

    Voici une remarquable étude sociologique exécutée par un homme de terrain ; il convient de la lire à la manière d’un roman, mais un roman qu’on ne saurait mettre entre toutes les mains."

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  • Sur l'archéofuturisme...

    Les éditions de L'AEncre viennent de rééditer L'Archéofuturisme, un essai de Guillaume Faye paru initialement en 1998. Figure de la Nouvelle Droite dans les années 70-80, auteur d'essais importants, servis par un style étincellant, comme Le système à tuer les peuples (Copernic, 1981) ou L'Occident comme déclin (Le Labyrinthe, 1984), Guillaume Faye revenait avec cet essai au combat idéologique après dix années d'errance dans les milieux de la radio et du show-businness. Premier d'une nouvelle série d'écrits de combat, il est d'évidence le plus intéressant, le plus travaillé et le le plus percutant avec ses idées-force d'archéofuturisme, de constructivisme vitaliste et de convergence des catastrophes. Par la suite, l'auteur s'est enfermé dans un anti-islamisme rabique qui semble lui avoir fait perdre de vue l'ennemi principal et l'avoir amené à opérer des rapprochements surprenants.

    Nous reproduisons ci-dessous la critique de L'Archéofuturisme qu'avait publiée la revue Eléments dans son numéro de juin 1999, sous la plume de Charles Champetier.

     

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    Sur l'archéofuturisme

    Après treize années passées dans le milieu du show business et de la presse populaire, Guillaume Faye, ancien animateur de la Nouvelle Droite, revient au combat des idées en publiant un essai, L'archéofuturisme. A tout seigneur tout honneur: le livre s'ouvre sur une critique de la Nouvelle Droite, critique qui a pour principal mérite d'être formulée sur un ton amical et constructif. Que reproche sur le fond Guillaume Faye à la ND?

    a) De s'être coupée du politique, alors qu'un gramscisme bien compris l'invitait à se faire l'école de pensée d'un parti (en l'occurrence, le FN);

    b) de s'être soumise à la censure en renonçant à développer des thèses « provocatrices» et « radicales»;

    c) de se réclamer de l'ethnopluralisme, du différentialisme et du communautarisme à l'heure où le clivage principal opposerait non plus l'Est et l'Ouest, mais le Nord et le Sud.

    Nous sommes en désaccord sur ces trois points. La métapolitique, travail de défrichage du champ intellectuel et de cristallisation de clivages idéologiques dans la société, n'a jamais été un autre moyen de faire de la politique, mais autre chose que la politique: 1'« intellectuel de parti » produit des slogans vides et des idées creuses. Quant aux mouvements politiciens (la bande des six, sept, huit ou neuf), ils n'ont aujourd'hui d'autres perspectives que la vaine conquête d'un État réduit à la gestion (sociale-libérale, libérale-conservatrice voire nationale-conservatrice) de la mondialisation médiatique, technologique et financière. Le forme-parti est épuisée et la dissémination du politique appelle d'autres modes d'action - ce qu'une certaine gauche impliquée dans les « nouveaux mouvements sociaux» a compris depuis longtemps.

    La « provocation» et la « radicalité », loin d'être les adversaires de la censure (dont Faye sous-estime par ailleurs la puissance) et plus généralement du système, en sont les meilleurs alliés: le raciste, l'eugéniste, l'antisémite, l'intégriste, le nazi ou le stalinien servent tour à tour de repoussoirs imaginaires à une modernité intellectuellement essoufflée, réduite à fantasmer sur ses errements et ses refoulements, prête à récupérer médiatiquement toutes les contestations dans la case « déviance» ou « folklore » de son spectacle permanent. Accessoirement, un discours est d'autant plus « radical» qu'il ne s'affiche pas comme tel, et vice-versa: une partie de l'extrême gauche antifasciste, par exemple, utilise aujourd'hui ce thème de la « radicalité » pour sublimer son ralliement à un système dont elle se veut le plus fidèle chien de garde. 

    La thèse du méga-affrontement Nord-Sud et l'analyse de l'immigration (en fait des immigrés) comme ennemi principal de l'Europe, thèse qui parcoure l'ensemble de l'essai, relèvent à mon sens de l'erreur de jugement (sur le plan analytique) et de la fausse conscience (sur le plan psychologique). Erreur de jugement car l'immigration actuelle n'est pas tant une colonisation que le dernier revers de la colonisation, c'est-à-dire l'ultime conséquence de l'occidentalisation du monde, de la réduction de l'homme à l'état de producteur-consommateur anonyme et de l'imposition d'un mode unique de développement fondé sur le mythe de la croissance perpétuelle. On ne résoudra certes pas les problèmes du tiers-monde en le faisant venir en Europe; mais on n'évitera pas qu'il y vienne en surfant sur le fantasme de la forteresse assiégée et en s'épargnant ainsi une critique des sources mêmes des déséquilibres planétaires. Fausse conscience car la focalisation des esprits sur 1'« immigration-invasion» évite de dési­gner le libéralisme comme ennemi principal de tous les enracinements (autochtones et immigrés), alimente l'imaginaire réactif et conspirationniste (« l'islamiste au sabre entre les dents» et la « cinquième colonne» comme béquilles de la pensée), décerne trop souvent un faux « brevet d'enracinement» à ceux qui tirent alibi du refus de la différence ethnique pour entériner l'indifférenciation de leur monde vécu. Définir l'immigré comme la « victime innocente de la société» (à gauche) ou comme le « virus pervers de la décadence » (à droite) sont deux lignes de fuite devant la réalité.

    La solution communautarienne a bien sûr ses limites: mais parce qu'elle part du principe de défense de toutes les identités face à l'uniformisation mar­chande, parce qu'elle refuse la reproduction du Même indifférencié, elle me paraît toujours plus porteuse de rupture cr de sens que le double mirage de l'assimilation et de l'exclusion. Au-delà de cette critique de la ND, la thèse centrale de l'ouvrage concerne l'implosion de la modernité et les contours du monde qui lui succédera. Pour Faye, la modernité se voit menacée pour la première fois par des lignes convergentes de catastrophes: financière (éclatement de la bulle spéculative mondiale), économique (impossibilité de généraliser le niveau de vie occidental à la planète), écologique (confrontation de l'exploitation marchande aux limites de la biosphère), démographique (chute de la natalité, allongement de la durée de vie) ou encore ethnique (Nord vieillissant et opulent face à un Sud prolifique et pauvre). Ainsi appelée à s'écraser sur le mur du réel, la modernité sera supplantée par un système « archéofuturiste », où se conjugueront les réflexes archaïques et les fulgurances futuristes, les technologies libérées des préventions humanistes cr les systèmes sociaux traditionnels. Pour faire bref, et en s'inspirant de la nouvelle de science fiction qui clôt l'essai, une société à deux vitesses où se superposent une élite confisquant les avancées de la technoscience et des peuples revenus à un mode de vie néolithique - des hoplites transgéniques partant à la conquête de Mars et des paysans revenus au rythme des saisons et des jours.

    La modernité est effectivement arrivée à saturation, et l'essai de Guillaume Faye a le mérite de rompre avec l'optimisme niais des mondialisateurs béats pour pointer quelques-unes des crises majeures qui la menacent. Son propos est surtout convaincant dans les domaines économiques et écologiques. Mais l'hypothèse archéofuturiste appelle quelques critiques. On peut douter du caractère convergent de ces catastrophes : Faye, qui vitupère fort justement la « croyance au miracle», verse à son tour dans la « croyance en l'apocalypse» et indexe l'avenir des peuples européens à un « grand soir » que l'histoire pourrait fort bien différer de quelques décennies, voire de quelques siècles. La convergence des catastrophes est un « mythe négatif» séduisant, mais dont il ne faut pas sous-estimer la portée incapacitante pour ses adeptes : si la fin du monde moderne est pour 2010-2020, pourquoi ne pas l'attendre en se crosant les bras et en se persuadant que l'on comptera parmi les élus ? 

    Si l'on ne partage donc pas la structure de la prophétie fayenne, soulignons pour conclure que nombre de ses micro-analyses, servies par un sens remarquable des formules-choc et animées d'une saine volonté polémique, stimulent souvent l'esprit et enflamment parfois l'imagination. En ce sens, l'essai parvient à son but : ouvrir des débats dans l'esprit du « et si? » plutôt que de les clore dans la logique du « il faut! ».

    Charles Champetier (Eléments n°95, juin 1999)

     

     

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  • Qu'avons-nous fait de notre sexualité ?...

    Ce jour, samedi 20 novembre à 12 heures, sur Radio Courtoisie, le libre journal de Romain Lecap sur Radio Courtoisie aborde le thème de la sexualité avec deux invités, le docteur Gérard Zwang, sexologue et auteur de nombreux ouvrages sur la question, et Guillaume Faye, essayiste et auteur, notamment, de Sexe et idéologie (Le Labyrinthe, 1983).

    Elle peut être écoutée sur le site de Radio Courtoisie ou sur le blog de la radio.

    L'enregistrement de l'émission sera ensuite disponible sur le blog du libre journal de Romain Lecap..

     

     

     

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    Au cours de cette émission, les animateurs évoqueront la question de la sexualité confronté à la modernité. Comment évoluent nos comportements sexuels en France et en Europe? En quoi le matérialisme et l'individualisme de notre temps ont pu la transformer? Et si au contraire elle n'avait jamais été aussi forte et saine?

    Autant de questions que nous poserons à nos deux invités, le Dr gérard Zwang, sexologue mais aussi militant anti-mutilation et Guillaume Faye, pamphlétaire bien connu qui publiera prochainement l'ouvrage Sexe et dévoiement.

    De la pornographie à la publicité, des comportements amoureux et personnels à la morale publique et religieuse, nous aborderons toutes les grands sujets relatifs à la sexualité afin de mieux la définir.

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